Méditations

Berlin

A Berlin, la Berlinade bât son plein. Mais la ville donne bien trop à voir pour que je ressente l'envi de me dégourdir l'esprit dans une salle de cinéma. Une fois n'est pas coutume, je décide de prendre le vélo pour parcourir les curiosités de cette ville multipolaire. Les grandes villes, on ne sait jamais par quel bout les prendre. En touriste, on cherche spontanément à se faire une idée d'ensemble des villes avec une sorte de fièvre cartographique. On veut la saisir, la comprendre, la retenir, avec d'autant plus d'intensité que l'on sent qu'elle nous échappe. Car une ville est une masse grouillante de parcours enchevêtrés, tracés par le quotidien de ses habitants. c'est un bloc sédimentaire ou chacun creuse sa galerie, au sein d'un réseau infinis d'habitudes singulière et de connaissances particulières qu'il serait illusoire de vouloir appréhender dans leur ensemble. Ce qu'un habitant ne cherche d'ailleurs pas à faire. Au contraire, pour exister et habiter le lieux, ils faut s'identifier à des lieux, des parcours subjectifs empruntés à des galeries amis où creusés au cours d'explorations solitaires, au hasard du quotidien. Après avoir rapidement pris connaissance de la nature calcaire du bloc sédimentaire, il est donc meilleur de s'équiper pour une immersion spéléologique, dans l'imbroglio de ses existences tunnels. Car là réside la magie des grandes villes, un seul de ces parcours suffit à vous laisser un impression forte, un souvenir intense, imprégné par l'atmosphère unique que dégage chaque ville, qui, tel un être polymorphe prenant corps dans la masse de ses individualités, possède sa propre empreinte, sa propre odeur, ses rides, ses blessures, son identité.

Rencontre

Paula

Je dois pour cela trouver un guide qualifié. J'ai entendu parlé d'une amie d'amie qui vivrait ici. Deux/trois emails, une amis super sympa, et je fais le rencontre de Paula. Doctorante en droit international, parlant couramment français, l'occasion de parler un peu sérieusement de la situation européenne avant d'aller se rafraichir les neurones dans un petit bar à vodka au style post-bombardement. Les vodkas, toutes si différentes. Difficile de dire avec certitude laquelle est la meilleur. Nous entreprenons donc une classification minutieuse, à la lueur de bougie dansante, dans la vibration grave d'une contrebasse et d'un accordéon qui s'égaye au centre de la pièce. Parfaite introduction à la soirée germano-balkanique qui s'apprête à débuter non loin de là, quelque part dans les ténèbres des innombrables gargotes qui se sont installées dans les entrepôts industriels longeant le mur. A jour revenu, nous nous retrouvons pour un tour à vélo du Berlin vert, loin des sentiers battus, comme par exemple cet ancien aéroport,converti en immense parc, ou s'exerce les windsurfer du tarmac. Il est bien connu pour avoir été la plateforme tournante du pont aérien, pendant le blocus de la Russie sur Berlin Ouest. D'où cette immense fourchette de béton et son graphe en hommage à l'HarchinomaK. Un seul doute cependant, est-ce la célébrité de son coup de pédale, ou bien celle de son coup de fourchette, qui la première, l'aura devancé jusqu'ici!

BD

Insolite

Paysages en silence