La presse en parle
Fête de retour
Voyage épilogue
14/03-Montigny
11/03-Chatillon s/ S.
04/03-Antwerpen
27/02-Groninguen
20/02-Berlin
13/02-Prague
06/02-Linz
29/01-Ljubljana
22/01-Senj
15/01-Tivat
08/01-Gjirokaster
01/01-Karpenisi
18/12-Nafpaktos
11/12-Kotronas
04/11-Athenes
27/11-Litochoro
20/11-Nea Peramos
13/11-Istanbul
06/11-Edirne
30/10-Anton
23/10-Bucarest
16/10-Balea Cascada
09/10-Budapest
02/10-Banska B.
25/09-Cracovie
18/09-Vilnius
11/09-Riga
04/09-Tallin
28/08-St Petersbourg
07/08/11-Cap Nord
24/07/11-Helsinki
17/07/11-Vasaa
10/07/11-Mo I Rana
03/07/11-Trondheim
26/06/11-Oslo
19/06/11-Orebro
12/06/11-Norrköping
05/06/11-Lund
30/05/11-Hambourg
22/05/11-Francfort
16/05/11-Augsburg
09/05/11-Tubingen
02/05/11-Zurick
25/04/11-Les Saisies
17/04/11-Montpellier
10/04/11-Andorra
03/04/11-Valencia
27/03/11-San Juan...
20/03/11-Seville
13/03/11-Merida
06/03/11-Covarrubias
27/02/11-Plein selve
C'est-on jamais demandé pourquoi les géants sont toujours dépeints comme des idiots?
Mon hypothèse est qu'ils ne seraient pas plus grands que des humains. Imbus d'eux même, ils seraient à ce point stupides de se croire plus grands et plus forts, qu'ils se feraient appeler les géants. Quels idiots!
Réciproquement, moi qui ait la grandeur de me savoir idiot. Serais-je donc un géant?
Qu'importe, puisque face à Zeus, que l'on soient titans, géants ou humains, on est toujours perdant.
Je n'ai donc aucune chance de pouvoir conquérir l'Olympe, où Zeus s'est installé voila bien longtemps. Il voulait que le siège de son pouvoir domine le monde, et voyait en elle, la plus haute montagne de la terre.
N'est-ce pas là la preuve de sa faillibilité?
Sus aux prévisions de mauvais temps, aux refuges fermés et aux journées trop courtes.
En route sur le sentier de la guerre!
J'ai été rassuré d'apprendre que Socrate avait aussi une voix intérieur. Mais j'ai été déstabilisé d'apprendre que ses compatriotes ont considéré nécessaire de la faire taire à coups de siguë. Des fois, je me dis qu'ils n'ont pas tort...
« -C'est parti...Wahaaaaaouuuuuu! L'Olympe!!! dingue! Cà fait « un de plus », à tous les plus beaux jours de ta vie!
-L'aubergiste est vraiment chique de t'avoir prêté son sac à dos et sa carte.
-Par contre rachète toi des baskets à Litochoro, parce qu'à 2900 m d'altitude, tes orteils congelés vont s'enfuir par les trous de tes chaussures.
-Pop,pop,pop les moutons...
-Ta gueule le chien!
-Nan mais, je voulais pas dire ça...
-Mais te fâche pas, les moutons sont derrière.
-Et toi! Vas-y! Pédale! gnnnnnhhhhh
-Ah! j'ai horreur qu'une route monte à 1300m d'altitude quand on t'a annoncé 1000m.
-Aller! on dépose vélo là et passage en mode rando.
-Putain, qu'est-ce que t'as encore foutu de tes gants?!
-Oh! Tiens... un snickers...
-Mais qu'est-ce qu'ils font tous là, ces gens, avec leur super équipement?! Ils veulent me pourrir ou quoi? A bah non... ils se couvrent juste pour aller de la voiture au restaurant d'altitude... tant mieux, qu'ils restent là.
-Bande de nazes!
-Oh toi, l'hypocrite! arrête de me dire que j'suis vulgaire.
-Avec tout ça j'ai même pas senti le goût du snickers... Tu devrais en reprendre un.
-Et c'est repartiiiii!
-Pied gauche, pied droit, pied gauche, pied droit...
-« Avec ma gueu-le de métèque ...»
-« ...une prison d'AmOur, et sa bè-lleu geo-lièreu »
-… donc c'est Socrate qui dit... (haha!) et là le détracteur de rétorquer... (hoho!) sur ses entre-faits la péripatéticienne...
-Ils vont encore Rien comprendre... »
Pendant ce temps là, Zeus m'avait finalement ouvert la porte du ciel. J'étais le bien venu. Comme toujours en hiver, Apollon avait lancé son char beaucoup trop vite, mais au moins, Hélios semblait satisfait. Dans son dégèle, la forêt -elle même- avait fondu. Ne laissant sous le soleil, qu'un paysage flottant, aussi dénudé que des Dieux batifolant dans une mer de nuages.
Des bouquetins remontent à la lisière de l'ombre qui s'étend. Ils réchauffent un dernier instant, leur popotin à la lumière orangée qui remonte à pas d'homme, vers la crête. Des bourrasques de vent glacé balayent le gravier des sommets, que plus rien ne protège. Sous ses coups de griffes, mon visage semble prêt à se briser comme du verre. J'atteins le sommet, balloté dans ses tourbillons, juste avant le couché du soleil.
Plus le temps de rire. Je redescends en courant tant que j'y vois encore, puis marche dans un paysage saupoudré d'étoiles, avant de m'abimer dans l'obscurité totale de la forêt. Trois heures à tâtonner, trébucher, dégringoler et puis se perdre. J'apprends à reconnaitre l'alerte d'un bruissement de feuille quand mes pas quitte le sentier. Parfois les cimes des arbres dessinent un ruban d'étoiles que je peux suivre. Parfois c'est un ruban de neige luminescent qui trace une ligne de vie dans le bas côté, mais qui ne devient visible qu'en regardant indirectement : Étrange machine que l'optique humaine.
A deux doigt d'appeler les pompiers, l'aubergiste ressuscite en me voyant arriver. Elle m'offre même un délicieux diner, poivrons farçis à la Grec, vin blanc, et feu de bois qui crépite dans la cheminée.
Il n'y a qu'en ayant souffert, que l'on peut goûter à un tel bonheur.