Souvenirs de voyage

La péninsule de Mani

J'aborde donc, une très belle étape de mon parcours. Le tour de la péninsule formée dans la mer par le mont Mani, à la pointe sud du Péloponnèse. Dans la lumière du mois de Décembre, cette partie de la Grèce me rappelle étrangement l'Ecosse, et le tour du Troternish que nous avions fait à vélo avec Eliott il y a 4 ans. Et ce matin là, la découverte de la clavardouille d'Eliott m'est une heureuse prémonition. Comment ne pas entrevoir alors, se découper diffusément dans la brume des sommets,la silhouette du fameux "Ours en kilt dans une baraque à Snickers", au sujet duquel je m'étais amusé à plaisanter Eliott, lorsque je devais l'exhorter à avancer.

Incontournable cette semaine

Expo intinérante, fondation Urban Art d'Aguillas

Pour ceux qui auraient besoin d'un petit rafraichissement de mémoire, voir semaine 6

Suite à mon tour de Mani, je prend la route qui mène d'Aeropli à Mystras et Sparta en passant à travers la montagne et les gorges au falaises mythiques (attention, chute de bébés). Si vous passez par là, ne manquer pas de visiter en début de parcours, la très belle exposition de plein air de Skitsofrenis, sur le remblais de béton armé, a sein de laquelle, lui et deux autres artistes rajeunissent le débat sur l'environnement, avec quelques slogons accrocheurs et bien pensés, mais surtout en prenant parti de matérialisee la dimension héroique et tragique du combat, de tous ceux qui ne laisse pas le pessimisme entamer leur engagement. Puis viens cette étonnante bicoque, si ridicule et dérisoire sur son piedestal disproportionné de béton. Et étrangement si poétique dans ce décalage d'effort, dans son isolement, dans l'arbitraire sauvages des piliers qui la supporte et qui par leur adaptation au relief du site raconte une histoire qui la rattache à son environnement, dans ce flottement, cette suspension, que l'on ressent à la regarder, comme à regarder depuis l'incroyable panorama de sa plateforme. Une pauvre famille vie là, dans une spatialité que beaucoup de riche voudraient pouvoir s'offrir, le bling-bling architectural en moins, avec une authenticité que l'on ne croise que très rarement. Parce qu'elle n'esthétise, ni ne théorise, et se donne simplement les moyens de la production d'un rêve, ici totalement anachroniques. Un sentiment poétique surgi de cette incongruité.

Cinémak

Olympie

Débadidées

L'entente Européenne

"- hi
- where do you come from
- France
- France?! Bonjour :) Sarkozy... (oscillation de la main et rictus)
- Yes that's true :))
-Here too. Politics are the same everywhere!"

Voila à peu près à quoi se résume les nombreux des échanges superficiels, que j'ai pu avoir avec commerçants, réceptionnistes et passants au cours de mon voyage, agrémenté d'une petite plaisanterie sur Carla pour les plus rigolos.
La défiance unanime vis à vis de la politique Européenne s'est vue englobée dans un mépris profond du monde politique Européen. C'est paradoxalement dans cette prise de conscience collective, qu'évolue aujourd'hui l'âme européenne. En quelques mots d'introduction, notre rencontre entre citoyens européens conduit à régler très vite le sort du politique, ce qui a pour utilité de nous rallier dans une entente facile. Nous nous reconnaissons entre victimes d'une politique aculturaliste, qui à su abolir les frontières pour mieux étendre son hégémonie économique. D'une part nous considérons nos gouvernements respectifs comme méprisables et d'autre part nous considérons tous l'hégémonie européenne comme un fléau. Considérations qui nous conduisent à remettre en cause notre sentiment nationaliste, tout en revendiquant la spécificité de nos identités culturelles.
Nous venons au devant des autres curieux et généreux de nos différences. La culture du média unique(télévision, informations, mise en scène du débat politique, maison de disques...) perd du terrain face à des modes d'échanges directs (couch-surfing, Erasmus, facebook, skype, youtube, concerts live...), un mécanisme de réseaux qui nous incite à essayer de nous définir culturellement et personnellement, de nous identifier à l'interieur de groupements à échelle humaine, c'est à dire dont la taille permet encore le contact de personne à personne(même si désincarné). Ces groupements s'établissent à travers un processus qui fonde la reconnaissance mutuelle sur un équilibre entre conformité et divergence. On préfèrera dorénavant se revendiquer d'un petit groupe indépendant, chantant dans sa langue natale sur des problèmes qui le concerne, après l'avoir entendu dans un bar à l'autre bout de l'Europe, en le partageant avec ses amis, plutôt que de se rattacher à une grosse machine anglo-saxonne qui réunirai le plus grand nombre dans un consensus mou. Il faut s'identifier et se reconnaitre, se définir par rapport à ce que nous sommes, et s'interesser à ce que nous ne sommes pas. Il s'agit donc d'une culture européenne dépoussiérée, présente, plurielle, qui tient sa force de ce qu'aucun ne peut l'appréhender dans son ensemble. Par ailleurs l'unité Européenne est patente, la peur du morcellement est illusoire. Les européens se ressemblent, se déclinent de proche en proche par leur personnalité, leur aspirations, leur paysages, leur histoires, leurs architectures. La diversité Européenne est une modulation qu'il faut préserver et qui semble sur la bonne voie. La crise politique et économique actuelle nous préserve au moins de la menace du nivellement Européen. La diversité est une richesse et c'est sans doute pour cela que cette Europe économique là, était pauvre.

Insolites

A tout ceux qui ne jurent que par le pied grecque, sachez qu'il n'y a pas que cela!

La pépite des pépins

La menace Zeus

Avez vous déja entendu ces histoires de marins, qui les soirs d'orage en mer, ont vu des étincelles en haut des mats. Et bien il existe un phénomène à peu près équivalent pour le cycliste. C'est ce don je me suis aperçu lorsque mon regard vague fut subitement alerté par la voûte de ma tente, plutôt verte d'habitude, qui s'illumina de rouge en pleine nuit, après que les sifflements du vent, le tambour des averses sur la toile et les roulements du tonnerre dans la montagne, m'aient dissuadé d'essayer de dormir. Ambiance "à la poursuite d'Octobre Rouge" garantie. Trois jours de pluie incessante m'avaient conduit là, j'étais rentré trempée dans une tente mal séchée, afin de profiter du confort d'un sac de couchage humide. Je me fit cependant violence et glissait ma tête dans la tourmente extérieur par l'entrebâillement de la fermeture éclaire pour élucider l'affaire. La lampe arrière de mon vélo s'était illuminée d'elle même, plutôt surprenant pour un vélo à dynamo. Zeus était sans doute en train de faire joujou avec les champs magnétiques du haut de sa montagne. Et je me demandais un instant si ce petit voyant rouge n'était pas là pour me prévenir que j'allais me prendre la foudre. Rentrer, se rendormir, cela n'est pas tous les jours que l'on a l'opportunité de mourir dans son sommeil.

Paysages en silence