La presse en parle
Fête de retour
Voyage épilogue
14/03-Montigny
11/03-Chatillon s/ S.
04/03-Antwerpen
27/02-Groninguen
20/02-Berlin
13/02-Prague
06/02-Linz
29/01-Ljubljana
22/01-Senj
15/01-Tivat
08/01-Gjirokaster
01/01-Karpenisi
18/12-Nafpaktos
11/12-Kotronas
04/11-Athenes
27/11-Litochoro
20/11-Nea Peramos
13/11-Istanbul
06/11-Edirne
30/10-Anton
23/10-Bucarest
16/10-Balea Cascada
09/10-Budapest
02/10-Banska B.
25/09-Cracovie
18/09-Vilnius
11/09-Riga
04/09-Tallin
28/08-St Petersbourg
07/08/11-Cap Nord
24/07/11-Helsinki
17/07/11-Vasaa
10/07/11-Mo I Rana
03/07/11-Trondheim
26/06/11-Oslo
19/06/11-Orebro
12/06/11-Norrköping
05/06/11-Lund
30/05/11-Hambourg
22/05/11-Francfort
16/05/11-Augsburg
09/05/11-Tubingen
02/05/11-Zurick
25/04/11-Les Saisies
17/04/11-Montpellier
10/04/11-Andorra
03/04/11-Valencia
27/03/11-San Juan...
20/03/11-Seville
13/03/11-Merida
06/03/11-Covarrubias
27/02/11-Plein selve
Un parfum de vacances plâne sur l'Espagne. Le rythme change. Après une semaine de pluie, le temps redevient estival. Jeroen et moi doublons les étapes, mais ne roulons qu'un jours sur deux pour profiter au mieux de cette trilogie Andalouse. Les pinceaux ont été temporairement remplacés par les tapas en terrasses et les visites en tout genre. Nous nous quittons à Grenade et je l'envi un peu de changer de continent. Cependant les mélodies d'Ennio Morricone sifflent déjà dans ma tête à la vue des sommets enneigés de la sierra Nevada. De l'autre côté, les escarpements du Cabo De Gata feraient aimer la méditerranée à un breton. J'atteins ici l'extrémité sud de mon périple. Ma ligne de mire se retourne vers le lointain Cap Nord. C'est encore trop abstrait, contentons nous déjà de Valence.
Le sud de l'Espagne, c'est le triomphe du motif sur la pierre.
Il s'aligne en buissons de garrigue sur les flancs effrités de vallées sédimentaires, ondoient dans la trame verte-argentée des oliviers et dans celle des pieds de vignes noires, que seul perturbent les nuages blancs épars, de paysans fumant leurs pieds de vigne pour un ''motif'' inconnu. L'austérité de l'Andalousie tient à la dilution dans l'étendue de l'aspérité de son caractère et de sa matière. Ici les pierres sont silencieuses. Vous n'y entendrez ni les marbres loquaces de l'Italie, ni le timbre grave de nos granites Armoricains.
Unique exception à cette règle, la Mezquita de Cordoue, qui contient un clivage effroyable dans l'engrenage rouges et blancs de ses arcades. Il n'aura pas fallu un seul arcs boutants pour maintenir une cathédrale au cœur de la plus grande mosquée du monde, mais il aura néanmoins fallu l'enchâsser dans un motif de 600 colonnes. Une harmonie unique se dégage de la corde tendue à se rompre entre les antagonismes de ce lieu. Parmi ces forces contraires, chaque colonne, précieuse pierre conquise, reste « sujet » au sein du motif dont elle est « l'objet ».
Partout ailleurs, derrière les murs dépouillés, la volubilité des motifs répétés de céramique et des moulages de stuc fait taire l'individualité de la pierre en en contredisant la nature immuable et les aspirations éternelles. Emprunts d'une spiritualité orientale où l'individu s'efface et sonde en lui même, le motif des villes qui n'est que frisson à la surface des choses se replie comme une pensée autour de ses cours et jardins intérieurs.
Son dessin comptent moins que l'étonnante richesse de graphisme et de couleurs qui découle de la science de sa juxtaposition. Il en va de même pour l'architecture qui pourrait sembler austère dès lors que l'on fait abstraction de ces effets pelliculaires. Mais l'enchainement des motifs simples de ses pièces, de ses arcades et de ses cours, se joue délicatement de nos perceptions par la modulation de leurs séquences, de leurs proportions et de leur orientation.
Ces motifs fondamentaux restent pourtant invisibles aux badauds qui s'extasient à en faire vomir leur appareils photo; louchent sur la finesse mécanique des arabesques comme s'il s'agissait d'une œuvre de Rodin, puis, satisfait, rejoignent leur case dans le motifs des arabesques touristiques résidentielles qui défigurent la côte, sans s'étonner de l'ironie de leur situation.C'est que le motif ornemental se transpose mal à l'échelle architecturale. A vouloir faire des économies d'échelles, ont produits des espaces sans échelles.
Un grincement de plus en plus prononcé dans la direction me dérange depuis mon infortune de freinage de la deuxième semaine. Plusieurs arrêt chez des garagistes se sont montrés sans effet, mais cette fois, alors que je tente ma chance à la sortie de Grenade le garagiste se moque carrément de moi en m'envoyant me faire voir chez « Doctor Bike » si il y était. C'est tout du moins ce que je pensais, car il disait vrai. A mon arrivée, le service semble saturé, après 10 minutes en salle d'attente un « interne » viens faire une rapide inspection des symptômes, il grimace, ca à l'air mauvais. Le vélo est déshabillé et transféré en chirurgie. Au bout d'un quart d'heure je m'immisce discrètement dans un bloc opératoire en pleine effervescence, au milieu des patients endormis, 2 internes s'affairent à démembrer mon vélo. Diagnostic: Risque d'arrachement de la colonne de direction, une usure prématurée de sa base a été causée par la rupture du roulement à bille. Pas de donneur pour un tel organe et le service n'est pas équipé pour ce type de chirurgie. Le cas semble suffisamment épineux pour intéresser Doctor Bike qui délaisse son patient en cours. Serait-ce le frère de Doctor House? Alors que les appelles des parents fusent de toute part pour savoir ou en sont les opérations des autres patients , il réfléchi à une solution, sollicite ses internes, défini un protocole, puis entreprend pendant 1h30 de doubler par l'intérieur le tube afin de le renforcer. Il scie, râpe, perce, martèle, huile, chauffe le tube, le refroidi... pour finalement me rendre un vélo en parfait état de marche. Je ne suis pas couvert par l'assurance mais je bénéficie d'une offre exceptionnelle et j'ai même le droit à une gourde en cadeau!