La presse en parle
Fête de retour
Voyage épilogue
14/03-Montigny
11/03-Chatillon s/ S.
04/03-Antwerpen
27/02-Groninguen
20/02-Berlin
13/02-Prague
06/02-Linz
29/01-Ljubljana
22/01-Senj
15/01-Tivat
08/01-Gjirokaster
01/01-Karpenisi
18/12-Nafpaktos
11/12-Kotronas
04/11-Athenes
27/11-Litochoro
20/11-Nea Peramos
13/11-Istanbul
06/11-Edirne
30/10-Anton
23/10-Bucarest
16/10-Balea Cascada
09/10-Budapest
02/10-Banska B.
25/09-Cracovie
18/09-Vilnius
11/09-Riga
04/09-Tallin
28/08-St Petersbourg
07/08/11-Cap Nord
24/07/11-Helsinki
17/07/11-Vasaa
10/07/11-Mo I Rana
03/07/11-Trondheim
26/06/11-Oslo
19/06/11-Orebro
12/06/11-Norrköping
05/06/11-Lund
30/05/11-Hambourg
22/05/11-Francfort
16/05/11-Augsburg
09/05/11-Tubingen
02/05/11-Zurick
25/04/11-Les Saisies
17/04/11-Montpellier
10/04/11-Andorra
03/04/11-Valencia
27/03/11-San Juan...
20/03/11-Seville
13/03/11-Merida
06/03/11-Covarrubias
27/02/11-Plein selve
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Les routes sont le premier rempart, l'écorce protectrice, elles remplacent les enceintes des villes. Les quartiers sont des forêts et les rues des chemins. Derrières leurs clôtures arbustives, les murs s'élèvent en arbres rangés. Sous l'aubier de ces couronnes protectrices, j'entre chez moi, dans mon logis nomade. Ma chambre se dessine dans le rectangle lumineux d'une clairière, entre les fûts qui composent un vaste péristyle. Mes orteils fouillent un tapis moussu et des herbes grasses.J'ai sommeil.
Au centre du monde, un sapin immense domine la forêt obscure. A son pied, un lit à baldaquin en clins de bois ajourés, est suspendu en haut d'une longue échelle. Je monte et m'installe dans mon petit confort transportable. Le paysage s'est assoupie dans la nuit, les oiseaux ont cessés de chanter pour que je puisse dormir. J'ai la lune à mon chevet.
Mes paupières se relèvent sous un ciel chargé d'ombres noires, à mes pieds le paysages est un aplat gris... Mes paupières se relèvent dans une nuit remplie d'étoiles qui animent la forêt d'ombres irréelles... Mes paupières se relèvent sous le crépitement de l'ondée. L'odeur de la forêt trouble remonte en vapeurs diffuses dans la pénombre de l'aube lointain...
Mes yeux s'ouvre sur un champ de chants d'oiseaux.
Avoir dormi quelque part, c'est s'être assoupi dans sa chambre, pour s'éveiller dans le paysage que l'on a rêvé, c'est s'être endormi dans un paysage, pour se réveiller dans une nature habitée: une architecture.
A la fin du XIXe siècle, au Japon, le jeune empereur Mutsuhito impatient de moderniser le pays, éradique l'ordre moyenâgeux des samouraïs. Au cour de la même période, le jeune Ludwig II, accepte de rattacher la Bavière à l'Allemagne uni, il n'a plus de royaume à gouverner et se retranche dans des rêveries moyenâgeuses. Neuschwanstein, son château rêvé, sera le joyaux de sa couronne d'épines.
Le Japon assassine ses valeureux Samouraïs, mais développe un culte romantique à l'égard du japon médiéval. L'Allemagne assassine son roi romantique, et pourtant, succombe à la contagion de son détachement de la réalité, à sa confusion entre histoire et légendes épiques, chaque jour amplifiée par la grande vague du romantisme Allemand.
Ce jeune roi était un grand mécène à une heure ou le romantisme était encore un art. Mais c'est à partir de lui que l'Allemagne va glisser vers un romantisme politique beaucoup plus dangereux. Le parti Nazi veut faire de cette « épure » romantique un projet politique et sociale, en appliquant au monde des hommes, les ellipses et les hyperboles du monde de l'art. Leur grands projets architecturaux n'étaient plus destinés à être retranchés du monde mais au contraire à le transformer: avec notamment le projet de transformation de Berlin sur le modèle antique.
Après guerre, l'Allemagne doit retrouver de l'intérêt pour sa propre histoire. Un parcours historique est tracé à travers la Bavière en évitant soigneusement tout contact avec les symboles douloureux du dérapage récent. En Europe, l'histoire n'est plus utilisé comme un outil d'instrumentalisation, de glorification et de propagande auprès du peuple, mais comme un sujet d'intérêt nationale et une attraction touristique. Il faut la mettre en valeur, la rendre attractive et poétique. Un vaste parc d'attractions est né, il faut lui donner un nom, ce sera :« la route romantique ».
Étonnant! Non? Que cette appellation ait pu survivre au poids de sa lourde signification.
L'explication est donnée sur le dépliant du parcours fourni par les offices du tourisme:
« Le nom de la Route Romantique, exprime ce que ressentent les visiteurs, qu'ils soient Allemands ou étrangers, en découvrant les cités médiévales ou le château de Neuschwanstein, tout droit sorti d'un conte de fées. »
Le romantisme à donc changé, ce n'est plus un projet social, ni même un mouvement artistique . C'est une impression, un mot, une sentiment attaché au passé. Il ne s'agit plus du romantisme, mais du souvenir romantique. Oui, mais quelle confusion tout de même, que de donner ce nom à cette magnifique route, tout en faisant du château de Neuschwanstein l'apothéose et le symbole de ce parcours. Lui qui a jailli du romantisme pur et dure des symphonies de Wagner! Wagner, dont les idées politiques et l'antisémitisme déclaré ont été instrumentalisés par le parti Nazi.
Ce château peu donc être vu comme un véritable lieu de transition entre l'art romantique Allemand, le romantisme politique, et le tourisme romantique.
Il constitue le point d'attache avec un autre parcours historique innommé, qui lui est parallèle et qui remonterait vers Munich, Dachau, Nuremberg et Weimar.
(PS: un petit passage dans les dortoirs de l'auberge de jeunesse de Munich constituant une très bonne introduction à l'univers concentrationnaire. 18 lits, 24 occupants mixtes,la moitié hyper-hormonés, l'autre moitié malade ou inconsciente suite à sa confrontation avec des habitants qui se vantent de consommer 127L de bière par an)
Neuschwantsein est bien connu pour être le château qui à inspiré notre bon vieux Walt Disney.
Malgré que je connaisse la réputation des américains pour s'approprier ce qui n'est pas à eux, que ce soit le pétrole ou les Hamburger, je découvre à quel point Walt ne s'est pas contenté de si peu.
D'abord, il a absorbé l'architecture romantique, les comtes Allemands répertoriés par les frères Grimm, les paysages de la forêt noire, l'esthétique arienne des princes et princesses, tandis que les sorcières évoquent des caricatures juives, ainsi que l'accompagnement musical très Wagnérien de ses animations. Mais je suis stupéfait en découvrant une fresque dans la magnifique salle des Cygnes, au faîte du château. Toute l'esthétique Disney est là: la simplification graphique, les couleurs éclatante, le modelé des ombres, la thématique naturaliste et animalière. Une Peinture que l'on aurait pu croire tout droit sortie de blanche neige si cela n'avait pas été l'inverse, et dont-on doit l'esthétique à un décorateur de théatre.
Plus tard, avec Disneyland, il ramassera la route romantique sur elle même en un vaste parc, en incluant à sa vision la fantaisie historique et le tourisme romantique, ainsi que la notion d'attraction, où des gens déguisés en tenues d'époques vous font sillonner les centres villes. Il suffit pour cela de transposer le veilleur de nuit en Mickey mouse.
Aujourd'hui, le château de Neuschwanstein est rempli à 90% de touristes Américains et Japonais, la boucle est bouclée.
D'ailleurs l'Amérique à elle aussi eu son roi romantique avec Micheal Jackson, le roi de la pop. Riche, talentueux, un peu fou, disparu prématurément et mystérieusement. Il se construira lui aussi un château et un parc d'attraction sous l'influence du romantisme Disney au milieu duquel sa génération a grandi.
Chaque génération de romantisme s'appuie sur la précédente pour la détaché un peu plus du monde réel.
On pourrait qualifier cette dernière évolution de « romantisme pop ». Un romantisme dégénéré en fibre de verre et pâte à papier, qui à perdu la trace de se origines et pour lequel l'histoire à été progressivement réduite à de la démagogie enfantine.
Un terreau riche et fertile pour l'émergence de la contre culture Pop-Art qui tente de reconstruire de la culture à partir de ce qui n'en est plus.