Méditations

Epidavros

Tranquillement installé dans les gradins d'Epidavros, je regarde se jouer un théatre d'ombres tragiques, sur de vieux cailloux. Même l'accoustique du silence, s'y reverbe infiniement mieux qu'ailleurs.

Voyage

Plein phare de lune sur Monemvasia

Après qu'ai plané sur la lune une ombre pesante, celle de Vénus sans doute, j'approche de la citée fortifiée de Monemvasia, invisible, positionnée en embuscade, sur la face cachée, non pas de la lune, mais du rocher où elle s'accroche comme une bernicle, ou comme un Mont Saint Michel qui tenterais en vain, de passer inaperçu des touristes.

Je parcours des ruelles étroites ou le ciel semble comme repoussé dans le lointain. Tout au long, des pots de terre emplis de fleurs, des portes et fenêtres ouvertes laissant écouler tablées dispersées, musique et lumière des intérieurs. Le cour se perd dans l'enchevêtrement des seuils, des venelles et des arches de pierres. Il n'est plus moyen de savoir ce qui relève du dedans ou du dehors. Les ruelles sont des escaliers d'où s'envole d'autres volées de pierres, vers d'autres ruelles, et des cours emplies de chats, des esplanades d'où la ville se regarde, des terrasses sur le rempart, et à son pieds, des reflets de lune brisée sur la mer. Certaines d'entre elles s'avortent dans l'imbroglio des murs qui se resserrent. Certaines découvrent mélancoliquement qu'elles n'existent plus, dans la faible lueur d'une lanterne. Puis le pavement s'élève en lacets vertigineux au flan de la falaise, vers des ruines noires et luisantes, cristallisés dans l'éclat lunaire et englouti dans le bleu outremer.

Insolites

Le chien aboie et le dormeur se lasse

Un chien passant la nuit à aboyer après l'écho de ses aboiments dans la montagne...

Paysages en silence